Ski

Après avoir vu de nombreuses photos de ce couloir depuis le début de la saison (enfin, depuis que la neige est arrivée, soit fin janvier…) je me disais qu’il fallait absolument que j’aille y faire un tour !
Après une semaine de chute de neige intense et un risque d’avalanche très élevé tout le week-end, nous pensions, Matthias et moi, attendre quelques jours le temps que les conditions s’améliorent pour monter dans ce magnifique coup de sabre dans la montagne, long de 250m, relativement raide, mais pas trop, étroit, mais pas trop, et tellement élégant, de l’intérieur comme de l’extérieur.
C’était sans compter sur la réunion de conditions plutôt exceptionnelles : grâce aux conditions de température et de vent, le manteau c’est stabilisé plus vite que prévu et le risque annoncé par le BRA (bulletin des risques d’avalanches) est rapidement tombé à 2 sur 5, donc tout à fait acceptable. De plus, le soleil devait être de la partie, ainsi qu’une bonne dose de neige fraîche, le tout sans vent, et un jour de semaine ce qui nous évitera tout problème de surfréquentation. Du coup ç'a vite été décidé, demain on y va !
Le lendemain matin rendez-vous à 7h au parking du Reposoir, le temps de s’équiper et de monter au départ de la rando, à 8h nous voilà ski au pied sur le chemin forestier des chalets de Mery.
A 9h30 nous sommes en haut de Champ Fleuri, point de vue privilégié sur le couloir. 

Vue depuis le sommet de Champ Fleuri.

Les conditions ont l’air top, il y juste la traversée sous une impressionnante corniche qui nous effraient un peu. Après avoir discuté des risques quelques minutes, nous nous mettons d’accord sur une alternative moins risquée, qui nous permet quand même de rejoindre le pied du couloir sans avoir à remettre les peaux.
De là, c’est parti pour faire la trace. Qui dit pas de trace de descente, dis souvent pas de trace de montée donc si nous voulons en profiter à fond à la descente, il faut s’investir à fond à la montée !
Je me colle à la trace presque tout le long, dans ce couloir l’ambiance est superbe et c’est un régal de tailler ses marches pas à pas entre ces deux grandes murailles, l’effort, bien que continu et exigeant pour nos cuisses, nos poumons et nos cœurs, nous laisse le sourire aux lèvres, autant vous dire que les plaintes n’ont pas leur place ici !

Le bonheur de faire la trace...

Arrivée en haut à 11h, la vue est magnifique sur la chaine des Fizz, le Massif du Mont Blanc, et même loin au fond, le Valais suisse.
Le temps de casser la croûte, de prendre la photo carte postale d’usage, et c’est parti pour la descente ! J’ai fait la trace à la montée, je la fais donc à la descente, bien bonne récompense après s’être cramé les cuisses en taillant les marches !

Matthias au sommet.

Et là, orgasme sur les planches ! Une pente soutenue, mais gavée de neige fraîche qui nous permet de prendre de la vitesse et d’enchaîner les virages, et à peine 2 minutes après notre départ du sommet nous voilà déjà en bas. Pour la peine on s’en remet un, tant qu’à faire, maintenant que la trace de montée est faite… Et le deuxième est aussi bon que le premier, même après avoir raclé la première couche de poudreuse, la couche du dessous reste souple et c’est un vrai plaisir de la skier.






De retour au pied du couloir nous attaquons la descente d’une combe, à la recherche d’un sentier qui nous ramènera sur les crêtes parcourues ce matin, pour finir enfin par quelques derniers virages poudreux en forêt. La descente de la combe et la recherche du sentier seront compliquées par l’arrivée de la mer de nuage qui a décidé de remonter à ce moment-là, mais armés de notre carte et après quelques erreurs d’itinéraire dans le blanc le plus total nous finissons par retrouver notre chemin.



Matthias, qui a cassé un de ses bâtons à la fin de la première descente du couloir (il a donc effectué la deuxième descente sans bâtons, moment assez comique lorsqu’il s’agit de faire un virage sauté) aura le plaisir de goûter aux conversions sans bâtons, aux plats avec un seul bâton pour pousser, de quoi le mettre de bonne humeur !




Au final une grande, longue et belle journée au milieu d’un paysage magnifique, sur une neige de qualité et dans un itinéraire grandiose J
Merci la vie !

(Couloir Ouest de la Pointe d'Areu: 5.1, E3, S5.
1400m de dénivelé, prévoir un peu plus de 5h pour l'aller retour.)


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Pour cette saison hivernale 2013-2014, nous nous posons Maëlys et moi à Font Romeu, dans le département des Pyrénées Orientales.
Font Romeu, lieu idéal pour commencer le ski de randonnée, avec à proximité les plus hauts sommets des P-O: le Pic Carlit (2921m) et le Puigmal (2910m) pour ne citer qu'eux.
C'est donc dès le début du mois de Janvier que commence la découverte des massifs de Cerdagne et du Haut-Conflent, en compagnie de deux amis venus pour l'occasion, Florentin et Paul, et de David, qui fréquente les lieux depuis son entrée à l'université de Font Romeu il y a 3 ans.

Première sortie au Cambre d'Aze.

En ce jeudi  2 Janvier direction donc le cirque du Cambre d'Aze (2750m) pour une montée par la Grande Cheminée et une descente par ce même itinéraire.
L’intérêt du Cambre d'Aze est qu'il permet de s’initier et de progresser , avec une approche courte (2h) jusqu'au pied des couloirs et des voies mixte allant d'AD- à TD+ pour un dénivelé des difficultés ne dépassant pas 300m.

    (Au centre, la Grande Cheminée)

Nous voilà donc parti du parking de Saint Pierre dels Forcats en direction du cirque. La première partie de l'approche se déroule sur les pistes du domaine skiable (1h) jusqu'à la lisière d'un petit bois que l'on traversera pour rejoindre un vallon nous menant directement au pied des voies (45min à 1h).
Pour cette première sortie et au vu des conditions de neige, nous la jouons tranquille et choisissons un itinéraire facile: la Grande Cheminée. Nous remontons donc le large cône menant à l'entrée du couloir puis déchaussons les skis au départ de celui-ci. La montée se déroule sans encombre dans une belle ambiance de face Nord, austère et froide, contrastée entre noir et blanc, roche et glace.
La pente, douce et large au début, se resserre et se raidit (45°) 100m sous la sortie. Pendant la montée, chacun fait la trace tour à tour dans une neige douce qui nous met l'eau à la bouche.





Arrivé en haut la vue est magnifique, avec une mer de nuage extraordinaire! Mais trêve de rêveries, si on est monté, c'est bien pour se faire plaisir à la descente! Florentin, très bon skieur, légèrement bourrin, drop dans le couloir "dret dans l'pentu", on ne refait pas les haut-alpins... Suivi de Paul, puis de moi qui ferme la marche. La neige est vraiment bonne, le couloir facile, on peut se laisser aller à prendre de la vitesse et à profiter du moment et de l'endroit. Paul nous gratifiera d'une petite leçon sur les conversions "plantées", un grand moment!
A 13h arrivée au parking et retour sur Font Romeu pour faire péter le "Commando" (comprenez un gros sandwich de la densité d'une brique) et la pinte d'Affligem de Noël!

Pic Carlit.

Pas de repos pour les braves, dès le lendemain c'est parti pour le plus haut sommet des Pyrénées Orientales, le Pic Carlit.
Nous l'avions déjà fait en trail avec David au mois de Septembre, au départ du refuge des Bouillouses (1950m), l'ascension nous avait pris environ une heure, c'est donc confiant que je pars pour cette ascension hivernale qui se fera par le même itinéraire.


Départ donc du parking de la Calme, au dessus de Font Romeu. La première partie se déroule sur les pistes de la Calme (30min), on rejoint ensuite un long plat qu'il faut traverser pour rejoindre le refuge (2h depuis le parking). La partie facile est terminée, et il reste encore 1000m de dénivelé à parcourir. Nous commençons donc à remonter vers le Pic en traversant forêt et plaines bordées de lacs gelés.


Après plus de 5h de rando, nous arrivons au pied de l'arête mixte menant au sommet. Paul et moi, fatigué par l'approche et la sortie de la veille, nous arrêtons là et regardons David et Flo monter au sommet et descendre par le couloir Sud-Est du Pic, de vraies machines de guerre les deux bonhommes!

                            (Tout au fond, loin, très loin, le Pic Carlit et son arête Sud-Ouest.)

                                 (Florentin (à gauche) et David dans le couloir Sud-Est.)

Puis c'est le retour, d'abord la descente (plus facile que la montée..) des pentes inférieures du Pic puis la traversée de la forêt, et enfin le retour à la Calme par le long plat où il faut pousser sur les bâtons.. Arrivée au pied du télésiège après 9h de rando, la joie de voir qu'il est toujours ouvert et qu'aucune borne automatique ne nous empêchera de le prendre malgré l'absence de forfait nous fait vraaaaaaaaiment très plaisir!
Fin de journée, on reproduit le même schéma qui nous avait tant réussi la veille: Commando - bière de Noël!


Cambre d'Aze suite et fin.

Etant donné la proximité du spot et la variété des itinéraires possibles, nous sommes souvent retourné dans ce cirque avec David, puis Maëlys et enfin mon frangin Nathan.

                                             (David à la sortie du Vermicelle)
                                           (Dans le Vermicelle à la montée)
                                                     (Puis à la descente.)

Avec David tout d'abord nous avons voulu remonter d'autre couloir, en commençant par le Vermicelle, un couloir étroit (moins de 3m de large dans sa partie la plus étroite et raide (50°) et sa superbe ambiance. Ce couloir reste mon préféré à la descente, il est long (250m) raide et étroit, il nécessite donc un minimum d'attention de la part du skieur, mais y faire la première trace reste toujours un grand plaisir!
Nous avons ensuite remonté le couloir Gigolo qui comporte quelques passages de mixtes faciles qui permettent de s'habituer à la grimpe en crampons sur le rocher. Une belle course qui nous a donné beaucoup de plaisir!

                                           (David dans les premières pentes du couloir Gigolo.)
                                          (A la sortie du premier petit passage de mixte dans le Gigolo.)
                           (Après un départ tardif (monsieur a cours le matin..) arrivée tardive au sommet.)

J'ai ensuite emmené Maëlys, pour son baptême de ski de rando, remonter le couloir Vermicelle et descendre le couloir de la Grande Cheminée. Une très belle journée qui, malgré la fatigue et un vent violent et glacial au sommet, sera restée sous le signe de la bonne humeur! Maëlys, avec ses quelques semaines de ski comme seul bagage, a su négocier la descente du grand couloir et a ainsi enchaîné ses premiers virages hors des pistes, avant de retourner en cours juste après que nous soyons rentré de la course, chapeau!

                                           (Premier sommet pour Maëlys!)
                                                     (Dans la descente de la Grande Cheminée.)

Attention cependant, malgré la proximité de la station de Saint Pierre le site reste tout de même soumis aux dure lois de la montagne. Lors d'une sortie avec Nathan et Maëlys nous avons ramassé au pied du Vermicelle deux skieurs qui étaient en train de le remonter lorsqu'un surfeur inconscient s'est lancé dans le couloir sans avoir pris le temps de voir si des gens étaient dedans. En faisant partir une grosse coulée il a fait dévissé les deux skieurs qui ont alors dévalé les 200m du couloir sous la coulée. La pente étant raide il n'y a pas eu de cumul de neige et ils ont pu se sortir tout seul. Leur chute a été arrêté à quelques mètres seulement de l'endroit où je m'étais mis à l'abri, j'ai donc pu les aider et leur donner un peu de thé pendant que Maëlys et Nathan me rejoignait. La sortie c'est arrêtée là.

                  (Dans la dernière partie de l'approche, la montée jusqu'à l'attaque du Vermicelle.)

Pour finir, la dernière sortie que j'ai effectué au Cambre c'est faite seul, pour l'ascension du couloir Bougnagas, qui c'est révélé en mauvaise condition et m'a demandé beaucoup d'attention pour sortir du pas difficile recouvert de neige poudreuse sans consistance.

                         (Le couloir Bougnagas, définitivement pas en conditions.)

Nous avons donc presque fait le tour des courses faciles en neige, nous reparlerons de cet endroit bientôt je l'espère, pour des sorties orientées plus alpinisme mixte!

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